Les élèves de l’ECH en formation pour Devenir hypnothérapeutes réalisent un mémoire de fin de formation sur une thématique qu’ils ont choisie.
Voici la synthèse du mémoire réalisé par Sonia Gascoin en 2019
Le désir sexuel au cœur du cerveau
Exerçant en tant qu’infirmière en cancérologie pendant 17 ans, après avoir tissé un lien thérapeutique solide entre le client et moi-même, il m’est très souvent arrivé d’aborder la sexualité avec les clients lors d’entretien informel, d’ailleurs plus aisément avec les femmes. C’est un domaine qui reste difficile d’accès pour beaucoup de soignants et clients tant la pudeur, le tabou sont omniprésents dans ce domaine. Il y a des codes à respecter, comme si on ne pouvait pas prendre en compte cette dimension dans la prise en charge globale du client.
On peut facilement aborder bien d’autres sujets tels que la perte de l’estime de soi, la perte d’un emploi, les problèmes diverses et variés comme les problèmes financiers mais le sexe, c’est autre chose. Pourtant, dans bien des situations l’image corporelle peut être atteinte de plein fouet lors d’une chirurgie, ces effets secondaires sont parfois banalisés par le corps médical et paramédical, tel est le cas lors des suites de cicatrices de césarienne ou d’appendicectomie …, par exemple. Il peut également y avoir des traumatismes plus invalidants comme la mastectomie, la prostatectomie, l’orchidectomie (ablation de testicule) …
Sans même parler de problèmes de santé majeurs, il en va de même avec son entourage amical, il règne comme un malaise à l’idée de parler de sa sexualité, de la gêne, de la honte. Est-ce amplifié par l’idée de performance, on a tous entendu des personnes s’entendre dire devant les difficultés à avoir des enfants « si tu n’y arrives pas, je peux t’aider « ou encore lors d’un défi « t’as pas les couilles de faire tel truc ».
Pourquoi tant de retenue et de honte face à cette problématique. La moralité sexuelle se définit comme un ensemble de conventions relatives aux relations sociales propres à une société donnée.
Elle varie selon la culture. Elle nous influence dans nos choix de vie et nous dépasse. Elle se mêle à l’instinct pour dicter notre conduite. Mais dans le domaine du sexe, où se situe la frontière entre l’instinct et la morale.
Pourtant, comme dirait Woody Allen, « la différence entre le sexe et la mort, c’est que pour mourir vous pouvez le faire seul, et personne ne se moquera de vous ».
Alors, comment vivre une sexualité épanouie, vivre ses propres pulsions sexuelles sans tenir compte de toutes ces dimensions de restriction de plaisir, de jouissance. D’autant plus qu’une mauvaise expérience ou bien même, certaines médiatisations, images, peuvent ancrer certaines modifications psychiques chez l’individu qui va inconsciemment mettre en place des peurs, des croyances pouvant influencer sa vie sexuelle voir l’a perturber pour de longues années.
Comme robert, 65 ans, dynamique, cas clinique de ce mémoire qui a perdu l’envie, le désir, dû a une ritualisation, une routine et les échecs de ne rien ressentir font qu’il n’a pas envie d’avoir envie, d’où cette lecture jusqu’à épuisement.
Depuis le mois de juin, il n’y a pas eu de relations corporelles possibles, pas l’envie, pas de sensations internes, de pulsions.
Où se situe ses freins, ses peurs, ses croyances ?
Ce mémoire va donc permettre de mettre en lumière l’intérêt de l’hypnose dans cette dimension de perte de désir sexuel. Cet état de transe va permettre à Rober t de comprendre la situation et de voir les mécanismes.
Le fait de prendre contact avec ses parties responsable et créative va lui donner des nouveaux apprentissages plus adaptés, plus sains, plus utiles pour lui et sa femme, plus écologique pour lui et son environnement.
Pendant l’anamnèse, le fait d’évoquer cette situation permet à Robert de mettre des mots sur les maux, il veut comprendre ce qui a déclenché cet éloignement corporel. Il a décidé d’éclairer cette situation afin de reprendre confiance en lui, à ses capacités à éprouver du désir corporel voir sexuel afin de retrouver l’harmonie de couple dans toutes les dimensions.
Ce travail accompli, il osera en parler ouvertement à sa femme, évoquera l’importance pour lui d’apporter des changements aussi bien dans l’aménagement de la chambre que dans leur position dans le lit et de reprendre contact avec des sensations internes voir des pulsions pour se rapprocher corporellement dans un 1er temps de sa femme sans pour autant y voir un acte sexuel au départ.