Les élèves de l’ECH en formation pour Devenir hypnothérapeutes réalisent un mémoire de fin de formation sur une thématique qu’ils ont choisie.
Voici la synthèse du mémoire réalisé par Sandra GENAND DELABAERE en 2019
Comment aborder et traiter une problématique de violence sexuelle en hypnothérapie
Les chiffres des dernières enquêtes, sur la réalité des violences sexuelles en France, laissent entrevoir un phénomène d’une ampleur insoupçonnée et donc susceptible de concerner bon nombre de nos consultants. C’est pourquoi nous avons souhaité faire un point sur ce que l’hypnothérapie peut apporter dans ce domaine.
Comme il s’agit de crimes ou de délits, nous avons commencé par un rappel exhaustif du cadre légal français, car il nous paraissait essentiel de savoir précisément de quoi nous parlions. Cela nous a permis de mettre en lumière le décalage qui existe entre la loi et les représentations que se fait la société des violences sexuelles. Une circonstance considérée comme aggravante aux yeux du Code Pénal est perçue comme une circonstance atténuante pour beaucoup. Il nous semblait important d’en avoir conscience. Les résultats de l’enquête de 2015, « Impact des violences sexuelles de l’enfance à l’âge adulte » bousculent également beaucoup de représentations. 68% des personnes qui ont répondu, déclarent avoir subi au moins un viol et pour 81% d’entre elles avant 18 ans. Lorsque cela concerne un enfant de moins de 6 ans c’est dans 70% des cas un inceste. Les agresseurs sont, dans 96% des cas, des hommes. Les chiffres de cette enquête montrent que les sphères familiales et amicales constituent le contexte le plus favorable aux violences sexuelles et que peu de personnes portent plainte. Les victimes mineures ne sont pas plus protégées, bien au contraire. Nous avons répertorié beaucoup de stéréotypes sociétaux qui sont susceptibles d’expliquer cette loi du silence.
Et plus important, au cœur de ce phénomène, se trouvent les mécanismes du Trouble de Stress Post-Traumatique (TSPT), nous avons donc détaillé le fonctionnement de la mémoire autobiographique en opposition à la mémoire traumatique. Dans ce cadre, la dissociation se révèle être un excellent outil thérapeutique, d’ailleurs, l’hypnothérapie, dans son ensemble, offre de nombreux outils particulièrement adaptés à la névrose traumatique. Nous n’avons, bien entendu, pas fait l’impasse sur les limites et les controverses que soulève l’utilisation de l’hypnose dans le TSPT : comme le risque d’accentuation de la symptomatologie dissociative ou la polémique autour des « faux souvenirs » et enfin sur le faible niveau de preuve de l’hypnose dans le traitement du TSPT aujourd’hui.
Nous donnons également des pistes concernant la façon de conduire l’anamnèse pour éviter d’orienter les questions, tout en étant à même de repérer les caractéristiques du TSPT et en mettant en garde sur l’utilisation de certains termes. Pour finir, nous avons donné l’exemple d’une séance, combinant la suggestion « Dire au-revoir à l’enfant abusé » de Ronald A Havens et de quatre métaphores imbriquées proposant, pour l’une d’entre elles, un recadrage par rapport à la place et au poids du passé traumatique et, pour une autre, autour de la problématique de ne plus pouvoir faire confiance à qui que ce soit. Le TSPT n’est pas une fatalité et l’hypnothérapie a toute sa place dans la prise en charge des personnes qui en sou