Les élèves de l’ECH en formation pour Devenir Hypnothérapeutes réalisent un mémoire de fin de formation sur une thématique qu’ils ont choisie.
Voici la synthèse du mémoire réalisé par en 2020
LA PRISE EN CHARGE DE LA DOULEUR Par L’hypnose
La douleur est un langage du corps. Elle est l’expression d’un dysfonctionnement, un signal d’alarme. C’est l’un des principaux motifs de consultation : 15 à 20% des personnes présentent des douleurs chroniques et ces douleurs ont un impact très négative sur la qualité de vie . Chaque être humain ressent la douleur d’une manière qui lui est propre, de telle sorte qu’une même cause, selon la personnalité de chacun, peut produire des effets de forme et d’intensités différentes. Ces douleurs représentent un coût de plusieurs milliards d’Euros pour la société. La prise en charge de la douleur physique et psychique est devenue une priorité de santé publique depuis la loi de santé du 9 août 2004 (a)(b). Face à la diversité des syndromes algiques, de nouvelles thérapeutiques, médicamenteuses ou non, se sont développées. Longtemps décriée, l’hypnose est de plus en plus utilisée et intégrée dans le système de soins. En effet, l’évolution de l’imagerie fonctionnelle a permis d’évaluer son efficacité et de comprendre ce qu’est l’état hypnotique. L’hypnose est d’ailleurs mentionnée dans le plan d’amélioration de la prise en charge de la douleur 2006-2010 (c), et est ainsi reconnue officiellement comme moyen de lutte antidouleur.
l’hypnose thérapeutique est une expérience relationnelle mettant en jeu des mécanismes physiologiques et psychologiques permettant à l’individu de mieux vivre, d’atténuer ou de supprimer une pathologie douloureuse aiguë ou chronique. L’hypnose a fait preuve de son efficacité dans le traitement de la douleur. Dans le cadre de ce mémoire, nous nous focaliserons sur la douleur chronique.
Si l’on comprend bien le mode d’installation d’une pathologie chronique, il devient possible d’intervenir plus facilement et plus précocement pour la désamorcer. A travers l’hypnose, c’est bien une maladie ou un organe que l’on soigne mais également le terrain composé de tout l’être en relation avec ses croyances, ses sensations, en résumé tout son espace intérieur-extérieur.
Pour les patients souffrant de douleurs et qui n’ont pas fait spontanément leur travail d’adaptation à l’ensemble des problèmes rencontrés par un corps malade, l’action thérapeutique par l’hypnose sera centrée sur ces différents aspects de la douleur et de la souffrance tels qu’ils sont rapportés par les patients eux-mêmes. L’immense majorité des patients qui viennent à l’hypnose pensent que leur mental est pour une bonne part responsable de leurs troubles. Et l’hypnose est effectivement une bonne approche pour comprendre et modifier un comportement .
De surcroît, ils refusent les médicaments et veulent qu’on les aide à puiser au fond d’eux- mêmes l’énergie et la stratégie pour guérir.
C’est donc le patient qui doit faire le travail et non le thérapeute. Notre responsabilité est de l’encourager à tester ses diverses attitudes afin qu’il trouve par lui-même la trajectoire qui lui conviendra le mieux, pour prendre des courants différents, pour trouver une autre direction qui lui convienne mieux.
La première action du thérapeute devra consister à stimuler, chez le sujet, la confiance dans le changement. Il faut absolument induire un désir, une envie d’évoluer. C’est bien pour cela qu’en fin de compte l’esprit d’aventure est essentiel dans l’existence, mais aussi en thérapie, où l’on explore l’inconnu et où il s’agit de proposer aux patients différents niveaux qui peuvent être expérimentés. Sur base des feed-back du sujet, le thérapeute pourra alors l’aider à trouver la direction la plus favorable pour surmonter ses douleurs chroniques.