Les élèves de l’ECH en formation pour Devenir hypnothérapeutes réalisent un mémoire de fin de formation sur une thématique qu’ils ont choisie.
Voici la synthèse du mémoire réalisé par Juliette Kimberley Pinta en 2019
La machinerie infernale de l’emprise : l’hypnose pour apprivoiser sa nouvelle vie et renaitre
Arrivée à l’aube de mes 40 ans, après un parcours de vie plutôt sinueux que ce soit
tant au niveau personnel que professionnel, le dernier évènement en date a été la perte de
mon emploi de sage-femme subit par la fermeture de la maternité dans laquelle j’exerçais. J’ai
décidé pour différentes raisons, plutôt que de le vivre comme une fatalité d’en tirer profit et de
le saisir comme une opportunité et un évènement libérateur me permettant de reprendre les
rênes de ma vie afin de m’engager dans cette formation d’hypnotherapeute qui me tenait à
cœur après avoir été témoin du bénéfice positif de cette thérapie dans mon métier permettant
de réduire la thérapeutique au strict nécessaire, mais aussi dans l’écoute des témoignages de
mon entourage concernant la prise en charge positive de leurs différents maux. Je souhaite,
après avoir obtenu le diplôme délivré par l’ECH, m’installer en tant qu’hypnotherapeute en
septembre 2019.
Si je parle de reprendre les rênes, c’est aussi et surtout, parce que durant des années depuis
l’enfance j’ai traversé différents évènements de vie durant lesquels j’ai littéralement été
dépossédée de mon libre arbitre en passant par différents vécus sous le joug d’emprises
psychologiques multiples.
Tout d’abord dans l’enfance, laquelle a été régit et manœuvrée en grande partie par le
corps médical, pour lequel j’ai une grande reconnaissance, bien sûr, puisque sans eux je ne
serais peut-être pas en mesure de faire une telle rédaction aujourd’hui. Cependant, ce que je
dénonce, c’est cette sensation de n’avoir été qu’un corps dysfonctionnant, une mécanique mal
huilée qui subsiste comme un souvenir pesant, et de ne pas avoir eu d’enfance. Avoir été
déscolarisée, loin de la maison, des copains, à l’hôpital sans réelle identité d’enfant. Un temps
régit par les multiples examens, les visites des médecins, les soins et interventions
chirurgicales. Tout cet environnement dans une gentillesse extrême, loin s’en faut, mais sans
aucune liberté, pas de pouvoir de décision, des mots parfois barbares et violents dans la tête
d’un enfant et une intimité bafouée, surtout à l’adolescence. Difficile de reprendre un cours de
vie normal par la suite comme si de rien n’était, lorsque j’ai été « relâchée » dans la nature.
Peur, manque de confiance en soi, dénigrement d’un corps qui m’a fait si mal et porteur de
trace de cet épisode de vie et sensation de n’avoir été qu’un objet manipulé.
Il a fallu par la suite, « réagir » et rattraper le temps perdu pour se retrouver à la hauteur dans
le milieu scolaire. « Après tout, tout cela est passé maintenant. Tu as de la volonté et les
capacités donc tu peux le faire. C’est pour ton bien ! » ai-je souvent entendu. Ce ne fut pas
sans peine mais je me suis battue.
Ayant baigné dans le milieu médical depuis mon plus jeune âge, je me suis tournée
vers le métier de sage-femme de façon à accompagner les femmes durant leur grossesse,
leur accouchement et leur premiers pas de mère ainsi que d’aider les nouveau-nés dans leur
venue au monde dans un cadre d’écoute, de bien-être et de sérénité quels qu’en soient le
déroulement et les conditions. J’ai donc développé le sens de l’écoute active et de l’empathie.
J’ai effectué mon métier avec confiance et assurance.
Jusqu’au jour où ma vie a basculée lorsque j’ai rencontré un homme qui m’a
littéralement détruite. Il a commencé par me séduire de façon hors pair, alors que je venais de
vivre une rupture douloureuse 3 ans auparavant, comme lui d’ailleurs. J’avais l’impression de
revivre, de sortir de l’ombre, d’être quelqu’un de bien puisque, comme il me disait que je
savais l’écouter et que je comprenais ce qu’il avait vécu. Puis, petit à petit, tout étant tellement
merveilleux, au bout de 10 mois, il m’a demandé de venir vivre à ses côtés, à quelques 600
km de ma région où j’avais installé ma vie et exerçais mon métier en libéral, ainsi que de ma
famille et de mes amis. Tout serait tellement mieux et simple si nous vivions ensembles et ma
vie tellement plus belle, disait-il. Il me rassurait quant à mon métier, que j’aurais le temps de
retrouver un poste, car son activité seule nous permettrait de vivre. Il a donc fallu que je
clôture mon activité libérale, « mon bébé » comme je disais. En 4 mois, c’était fait, tellement il
était imclient de m’avoir à ses côtés. Je suis montée le rejoindre dans le Nord de la France
mais ce fut une descente, la descente aux enfers. Je n’avais pas croqué la Pomme, mais
j’allais littéralement me laisser vider de toute substance par un vampire.
Après 8 longues années, j’ai réussi à me sortir de cette spirale infernale.
J’ai connu également ce phénomène d’emprise, comme nombre d’employés, au sein
même de la dernière maternité dans laquelle j’ai exercé, par les pressions d’un supérieur
hiérarchique aux nombreux antécédents dans ce domaine qui m’ont été contés par la suite.
Etant donnés les nombreuses conséquences de ce phénomène d’emprise, il est
important pour moi de traiter ce sujet, d’une part pour